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De l’ empire Anglais à l’ industries pharmaceutiques.





L'Empire britannique (en anglais : British Empire), ou Empire colonial britannique, est l'ensemble des territoires qui, sous des statuts divers (colonies, protectorats, dominions, mandats, tutelles) ont été gouvernés ou administrés du début du xviie à la fin du xxe siècle par l'Angleterre, puis le Royaume-Uni (créé en 1707).



1497-1498 de christoph colomb .

Les expéditions de Jean Cabot (1497-1498)

En 1496, à la suite des succès outre-mer des Espagnols (arrivée de Christophe Colomb dans les Caraïbes en 1492, qu'il identifie à des îles inconnues des « Indes ») et des Portugais (découverte du cap de Bonne-Espérance en 1488), le roi d'Angleterre Henri VII charge Jean Cabot d'explorer l'Atlantique Nord afin de découvrir une route vers les Indes).

Cabot quitte l'Angleterre en 1497 et atteint les côtes de Terre-Neuve, croyant comme Christophe Colomb, avoir atteint l'Asie, sans essayer d'établir une colonie. Cabot lance une nouvelle expédition l'année suivante, mais disparait en mer, sans qu'une suite soit donnée à cet échec.

Ce n'est que sous le règne d'Élisabeth Ireque les expéditions maritimes reprennent.

À cette date, l'Espagne est solidement implantée en Amérique (Caraïbes, Mexique, Pérou) ; le Portugal a établi des comptoirs commerciaux et des forts sur les côtes d'Afrique, du Brésil et des Indes orientales ; la France est présente le long du fleuve Saint-Laurent, dans ce qui va devenir la Nouvelle-France.

En 1562, la Couronne britanniqueautorise les corsaires John Hawkins et Francis Drake à mener des attaques contre les navires négriers portugais le long de la côte de l'Afrique du Nord.

Élisabeth accorde alors des lettres patentes au demi-frère de Gilbert, Walter Raleigh (1584). Celui-ci fonde la colonie de Roanoke, sur la côte de l'actuelle Caroline du Nord, mais le manque de provisions entraîne l'échec de la colonie.

Les relations entre l'Angleterre et l'Espagne se tendent ensuite en relation avec l'insurrection des Pays-Bas contre Philippe II commencée en 1568, surtout après la création des Provinces-Unies en 1581, par l'acte de La Haye. C'est la reprise d'Anvers par les troupes espagnoles (17 août 1585) qui pousse l'Angleterre protestante à s'allier avec les Provinces-Unies (aussi protestantes) par le traité de Sans-Pareil, signé dès le 10 août 1585, début d'une guerre anglo-espagnole qui va durer jusqu'en 1604. Élisabeth en effet ne veut pas que Philippe reprenne le contrôle des sept provinces du nord des Pays-Bas. L'antagonisme anglo-espagnol atteint son apogée avec l'expédition de l'Armada de 1588, qui est une défaite pour Philippe II.

Tout en intervenant directement aux Pays-Bas en y envoyant un corps expéditionnaire et son ami Robert Dudley, Élisabeth Ire autorise les attaques contre les ports espagnols en Europe ou en Amérique et contre les convois de galions transportant les richesses du Nouveau Monde vers l'Espagne. L'Angleterre protestanteest maintenant ennemie de l'Espagne catholique




Le « Premier Empire britannique » (1603-1783)

L'avènement de Jacques Ier et la paix avec l'Espagne

En 1603, le roi d'Écosse Jacques VI monte sur le trône d'Angleterre sous le nom de Jacques Ier. C'est le début du processus qui aboutit en 1701 à la création du Royaume-Uni de Grande-Bretagne.

Jacques Ier est moins anticatholique et antiespagnol qu'Élisabeth et le royaume est las de la guerre, d'autant plus que les Provinces-Unies sont maintenant devenues une puissance coloniale(création de la VOC en 1602) dont l'existence n'est plus menacée.

En 1604, l'Angleterre et l'Espagne signent traité de Londres qui met fin aux hostilités.

Dorénavant en paix avec son principal rival, l'Angleterre se concentre sur la construction de son propre empire colonial au lieu de s'attaquer aux colonies étrangères et sur la création de compagnies commerciales, dont la plus notable est la Compagnie anglaise des Indes orientales, afin d'administrer les colonies et de développer le commerce avec la métropole.


Amérique, Afrique et commerce triangulaire

Les possessions dans les Caraïbesreprésentaient initialement les colonies anglaises les plus importantes et les plus lucratives mais leur création avait été difficile. Une tentative pour implanter une colonie en Guyane en 1604 ne dura que deux ans et ne parvint pas à découvrir les gisements d'or qui avaient motivé sa création. Les colonies de Saint Lucia(1605) et de Grenade (1609) déclinèrent rapidement, mais d'autres implantations à Saint Kitts(1624), Barbade (1627) et Niévès (1628) eurent plus de succès. Elles adoptèrent rapidement le système des plantations de sucre, développé par les Portugais au Brésil, qui reposait sur l'esclavage. Initialement, le commerce était assuré par des navires hollandais qui transportaient les esclaves d'Afrique et acheminaient le sucre américain jusqu'en Europe. Pour s'assurer que les importants revenus de ce commerce se fassent au profit des Anglais, le parlement décréta que seuls les navires anglais auraient le droit de commercer avec les colonies anglaises. Cela entraîna une série de guerres avec les Provinces-Unies tout au long du xviie siècle qui permirent à l'Angleterre de renforcer sa position en Amérique aux dépens des Pays-Bas. En 1655, l'Angleterre annexa l'île de la Jamaïqueappartenant à l'Espagne et, en 1666, elle s'implanta avec succès dans les Bahamas.




La première colonie anglaise permanente établie en Amérique fut créée à Jamestown en 1607 par John Smith sous l'impulsion de la Virginia Company. Les Bermudes furent revendiquées par l'Angleterre en 1609 lorsque le navire amiral de la Virginia Company y fit naufrage et, en 1615, elles furent accordées à la nouvelle Somers Isles Company. La charte de la Virginia Company fut révoquée en 1624 et un contrôle direct de la Virginie fut assumé par la Couronne britannique, ce qui permit la fondation de la colonie de Virginie. La colonie de Terre-Neuve fut créée en 1610 avec l'objectif d'implanter des peuplements permanents sur l'île. En 1620, Plymouth fut créée en tant que refuge pour les puritainsanglais. D'autres colonies furent progressivement fondées le long de la côte atlantique : le Maryland en 1634, Rhode Island en 1636, le Connecticut en 1639 et la province de Caroline en 1663. Après la chute de Fort Amsterdam en 1664, l'Angleterre s'empara de la colonie hollandaise de Nouvelle-Néerlande, qui fut renommée New York. Cette annexion fut formalisée par le traité de Bréda dans lequel les Provinces-Unies échangeaient la Nouvelle-Néerlande contre le Suriname. En 1681, la province de Pennsylvanie fut fondée par William Penn. Les colonies américaines étaient moins profitables que les colonies sucrières des Caraïbes mais elles disposaient de vastes étendues de terres et attiraient massivement les émigrants anglais.


Charles 2 d' Angleterre 🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿

En 1670, Charles II d'Angleterre accorda une charte à la Compagnie de la Baie d'Hudson qui lui offrait le monopole sur le commerce des fourrures dans la Terre de Rupert, une vaste étendue recouvrant une large part du Canadaactuel. Les forts et les comptoirs commerciaux créés par la Compagnie étaient régulièrement la cible d'attaques des Français qui pratiquaient également le commerce des fourrures depuis la Nouvelle-France.

Deux ans plus tard, la Royal African Company fut créée et reçut le monopole de l'approvisionnement en esclaves des colonies anglaises dans les Caraïbes. Dès le départ, l'esclavage était la base de l'Empire britannique dans les Indes occidentales. Jusqu'à son abolition en 1807, la Grande-Bretagne fut responsable de la déportation de près de 3,5 millions d'Africains vers l'Amérique, soit un tiers de tous ceux victimes du commerce triangulaire. Pour faciliter ce commerce, des forts furent établis sur les côtes de l'Afrique de l'Ouest comme à l'île James, à Jamestown et à l'île de Bunce. Dans les Caraïbes britanniques, le pourcentage de Noirs dans la population passa de 25 % en 1650 à environ 80 % en 1780 et dans les Treize colonies, le nombre passa de 10 % à 40 % sur la même période (la majorité se trouvant dans les colonies du Sud). Pour les commerçants européens, le commerce était extrêmement profitable et devint la base de l'économie pour de nombreuses villes comme Bristol ou Liverpool, qui formaient le troisième angle du commerce triangulaire avec l'Afrique et l'Amérique. Les conditions épouvantables du voyage faisaient qu'un esclave sur sept mourait lors de la traversée de l'Atlantique.

En 1695, le Parlement écossais accorda une charte à la Compagnie écossaise des Indes et d'Afrique qui fonda une colonie dans l'isthme de Panama en 1698 avec l'ambition de construire un canal dans la région. Assiégée par les colons espagnols de Nouvelle-Grenadeet décimée par la malaria, elle fut abandonnée deux ans plus tard. Le projet Darién fut un désastre économique pour l'Écosse et mit fin aux ambitions écossaises de rivaliser avec l'Angleterre dans l'aventure coloniale. L'épisode eut également de larges répercussions politiques, car il convainquit les gouvernements écossais et anglais des mérites d'une union des deux pays au lieu d'une simple union des couronnes. En 1707, l'Écosse et l'Angleterre étaient intégrées au sein de le Royaume-Uni de Grande-Bretagneaprès l'Acte d'Union.


Le Royaume-Uni

Au début du xviiie siècle, avec la stagnation de l'Empire espagnol et le déclin de la puissance hollandaise, le Royaume-Uni devenait la puissance coloniale dominante. Néanmoins, la France fut sa grande rivale tout au long du siècle.


La mort de Charles II d'Espagne en 1700 et sa succession par Philippe d'Anjou, un petit-fils de Louis XIV de France, laissait présager une unification de l'Espagne, de la France et de leurs colonies respectives, une possibilité inacceptable pour l'Angleterre et les autres puissances européennes. En 1701, l'Angleterre, le Portugal et les Pays-Bas s'allièrent au Saint-Empire romain germanique contre la France et l'Espagne lors de la guerre de Succession d'Espagne qui dura jusqu'en 1714. Lors du traité d'Utrecht, qui mit fin à la guerre, Philippe renonça à ses droits de succession au trône de France. L'Angleterre reçut Gibraltar et Minorquede la part de l'Espagne, l'Acadie de la part de la France et sa domination sur Terre-Neuve fut renforcée. De plus, la Grande-Bretagne obtint le monopole sur l'asiento qui désigne la fourniture d'esclaves à l'Amérique latine. Gibraltar, qui reste un territoire britanniqueaujourd'hui, devint une base navale stratégique et permit au Royaume-Uni de contrôler l'entrée et la sortie de la Méditerranée.

La guerre de Sept Ans, qui débuta en 1756, fut le premier conflit d'envergure mondiale, car les combats eurent lieu en Europe, en Inde et en Amérique du Nord. Le traité de Paris de 1763 eut des conséquences immenses pour le futur de l'Empire britannique. En Amérique du Nord, la France abandonna ses revendications sur la Terre de Rupert, céda la Nouvelle-France (et une importante population francophone) à la Grande-Bretagne et la Louisiane à l'Espagne. L'Espagne céda la Floride à la Grande-Bretagne. En Inde, la guerre carnatique laissait seulement à la France le contrôle de ses comptoirs commerciaux (mais avec des restrictions militaires) et surtout mettait fin aux espoirs français de dominer le sous-continent. La défaite de la France et la destruction de son empire colonial à la suite de la guerre de Sept Ans firent de la Grande-Bretagne la première puissance maritime au monde.


Apparition des Anglais en Afrique.

En Afrique, la présence coloniale britannique s’est surtout développée, de façon durable, en Afrique de l’Ouest, en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Ilconvient de rappeler ici que la découverte et l’exploration du littoral africain ont d’abord été l’œuvre des navigateurs portugais, avec, dès 1419, la découverte des îles Madère, puis en 1431 les Açores, en 1445 les îles du Cap-Vert et en 1482 celle de l’embouchure du fleuve Congo. À la fin du XVe siècle, les royaumes d’Espagne et du Portugal dominaient les mers et le pape Alexandre VI, au nom de l’Église chrétienne de Rome, divisa en 1494, par le traité de Tordesillas, le monde en deux parties, l’une portugaise, l’autre espagnole. La frontière entre ces deux mondes fut fixée à 270 milles à l’ouest des Açores. C’est ce traité qui fonde, dans un premier temps, l’importance de la conquête hispanique aux Amériques et à un degré moindre celle des Portugais en Afrique.


Rapide historique de la présence britannique en Afrique et au Nigéria

Historiquement, les Britanniques se sont d’abord installés en 1621 sur la « Gold Coast », l’actuel Ghana, puis en 1661 à Fort James en Gambie, où ils prirent la place des Portugais. En 1787, la société antiesclavagiste anglaise achète le territoire côtier de l’actuel Sierra Leone, qu’elle baptise « Province of Freedom », et fonde dès 1788 Freetown, ville portuaire au fond d’une excellente rade, qui permit d’accueillir les bateaux ramenant les esclaves affranchis des Amériques, et qui deviendra en 1808, un an après l’interdiction du commerce des esclaves par la Grande-Bretagne, la colonie de Sierra Leone. Pour des raisons de proximité géographique et comme pour la plupart des puissances coloniales européennes à l’exception de la Hollande, le premier contact des Britanniques avec l’Afrique noire a donc eu lieu en Afrique de l’Ouest.

C’est beaucoup plus tard que la présence coloniale britannique s’est véritablement développée sur le continent, d’abord en Afrique australe, par la prise de contrôle militaire de la colonie hollandaise de Capetown en 1795, puis dans la seconde moitié du XIXe siècle en Afrique nilotique et de l’Est, avec l’occupation del’Égypte en 1882, du Somaliland en 1884, du Kenya en 1886, de la Rhodésie ( 1889 à 1892), de l’Ouganda en 1895 et la création du condominium angloégyptien sur le Soudan en 1899, après la reculade de Fachoda en septembre 1898.

Dans l’actuel Nigéria, alors que les premiers explorateurs-commerçants portugais avaient pris contact avec les Istékiri de la région du delta du Niger dès 1485 à Warri [1], où ils y développèrent le commerce du poivre et des esclaves, l’arrivée des premiers navires marchands britanniques n’intervint que vers le milieu du XVIe siècle.

Mais le véritable développement de la présence anglaise sur le continent africain a surtout commencé à la fin du XVIIIe siècle à la faveur de la création de l’African Society à Londres, en 1788. Cette « Société africaine » regroupait des hommes politiques, des scientifiques, de riches commerçants et des philanthropes. C’est sous son impulsion qu’explorateurs et missionnaires anglais vont explorer l’intérieur du continent africain. Au Nigéria, ils s’enfoncent à l’intérieur des terres d’abord par le nord, puis par le sud de ce pays dont les Portugais ne contrôlaient que la côte.

Parti de Gambie, l’Écossais Mungo Park atteint le Niger à Ségou en 1796 et explore le cours moyen du fleuve. Il établit que le grand fleuve, connu depuis Ptolémée, coule vers l’est et non vers l’ouest, comme on le croyait jusqu’alors. Ilpérit dans le nord du Nigéria en 1806. En 1823, l’expédition Denham-Clapper-ton traverse le Sahara et découvre le lac Tchad. Clapperton est reçu par El-Kanemi, le chef de guerre du sultanat de Borno, puis par le calife Bello de Sokoto, avant de mourir, malade, en 1827. Ce sont les frères Lander qui finalement trouvent l’embouchure du Niger en 1830 : ils partent de Badagry, près de Lagos, et rejoignent par voie de terre Bussa, où était mort Mungo Park, et redescendent ensuite le cours du fleuve jusqu’à Brass, au sud-sud-est du delta du Niger. Faits prisonniers par les Ibo, ils négocient leur rançon et s’enfuient finalement à bord d’un navire britannique sans payer un sou.

Derrière toutes ces expéditions, l’objectif de la Grande-Bretagne était à la fois commercial et humaniste : promouvoir de nouveaux débouchés et abolir la traite des esclaves. L’œuvre missionnaire d’évangélisation vient tout naturellement compléter l’entreprise de pénétration de l’arrière-pays. L’expédition de 1841 sur le Niger est commanditée de Grande-Bretagne par la « Société pour l’extinction de la traite négrière et pour la civilisation en Afrique ». Elle tourne au désastre : les hommes d’affaires dénoncent l’interférence des religieux et le tiers des effectifs est décimé par le paludisme. Mesurant la difficulté pour les Européens à survivre au climat nigérian, l’avis général fut de faire évangéliser le continent par les Africains eux-mêmes et notamment en recrutant, dans un premier temps, les missionnaires parmi les esclaves libérés et lettrés de la colonie de Sierra Leone. Ils présentaient aussi l’avantage de maîtriser la langue anglaise. C’est ainsi que Samuel Ajayi Crowther, qui avait participé à l’expédition de 1841, devint le premier évêque anglican noir de l’histoire. Mais au Nigéria, l’évangélisation des populations s’est d’abord faite dans les langues indigènes dominantes et n’a donc pas favorisé la diffusion de la langue anglaise. Dans tout le sud de l’actuel Nigéria, les esclaves affranchis sont à la base de l’évangélisation du pays, qu’il s’agisse dela mission de l’Église d’Écosser à Calabar dans le Sud-Ouest, de la Société de l’Église missionnaire dans le delta du Niger au sud, ou des missions baptistes et méthodistes en pays yorouba dans le Sud-Ouest.

La première mission fut établie dans le sud-ouest de l’actuel Nigéria à Badagry, près de Lagos, en 1842. Dans le Sud-Est nigérian à Calabar, où s’était établie une autre colonie britannique distincte de celle de Lagos, c’est Hope Waddell, qui en 1846 créa l’Église d’Écosser avec un groupe de chrétiens jamaïcains de Sierra Leone. Son but était de s’opposer à l’esclavage et à certaines pratiques en vigueur chez les Efik de la région, comme les sacrifices humains lors du décès des rois, les meurtres des jumeaux, la réclusion des veuves, etc. [de Montclos, 1997]. En 1850 à Creek Town, c’est la création de la Société pour la suppression des sacrifices humains à Calabar qui sera à l’origine d’une loi des Autorités coloniales locales interdisant ces sacrifices, notamment ceux pratiqués par la société secrète Egbo.

À la Mission du Niger installée à l’embouchure du Niger, au centre du pays, tout le personnel est africain. Cette mission s’étend vers le nord jusqu’à Onitsha et Lokoja, à la confluence du Niger et de la Benoué. Son développement sera favorisé par le succès de l’expédition de l’Allemand Barth, financée par les Anglais, treize ans après l’échec de l’expédition de 1841. À cette époque, la découverte de la quinine comme antipaludéen devient un élément déterminant de la pénétration européenne dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. Désormais, seule la barrière de l’islam dans le nord du Nigéria arrêtera la progression des missionnaires.

La diffusion de la langue anglaise au Nigéria

Ces trois grands axes de l’évangélisation missionnaire au sud du Nigéria servirent bien sûr de support à l’introduction de la modernité et de l’éducation en direction des populations. Mais en matière d’évangélisation comme d’éducation, les missionnaires, pour atteindre les populations, durent utiliser le plus souvent les langues maternelles des autochtones et donc des langues locales. Le Nouveau Testament fut ainsi traduit en yorouba en 1851. La première grammaire publiée au Nigéria le fut en efik dès 1849, puis en kanouri en 1854 avant de l’être en yorouba et en haoussa, respectivement en 1862 et 1864.

Outre leur mission prosélyte, les missionnaires enseignaient aussi l’agriculture, l’artisanat et l’hygiène aux autochtones. Si bien que les entreprises commerciales, qui avaient d’abord considéré avec circonspection et perplexité les activités missionnaires, furent dès lors très reconnaissantes envers les Églises, qui leur fournissaient des commis de bureaux et une main-d’œuvre qualifiée pour administrer leurs comptoirs.

Mais les Africains refusèrent dans un premier temps d’envoyer leurs enfants à l’école, au motif qu’ils en avaient besoin pour les travaux domestiques et dans les champs. De ce fait, les missionnaires durent payer des compensations aux parents pour pouvoir évangéliser et éduquer leurs enfants. Pour la même raison, la toute première génération d’élèves indigènes fut principalement constituée d’enfants d’esclaves, dont les communautés villageoises pensaient qu’ils étaient les moins utiles et manqueraient donc le moins à la collectivité en allant à l’école.

Mais les administrations coloniales britanniques de leur côté ressentaient de façon de plus en plus pressante le besoin de disposer d’Africains maîtrisant l’anglais pour servir les intérêts commerciaux britanniques, que ce soit comme enseignant, interprète, employé de bureau ou clerc auprès des tribunaux indigènes et des entreprises commerciales qui pratiquaient un commerce croissant d’exportation de produits agricoles vers l’Angleterre, commerce qui avait remplacé celui des esclaves. C’est pour cette raison qu’en 1880 le gouvernement colonial britannique ordonna aux différentes missions travaillant au Nigéria d’enseigner l’anglais dans leurs écoles. À l’usage, cette mesure s’avéra toutefois incapable de répondre à la demande croissante des entreprises et de l’administration britanniques, qui recherchaient toujours plus d’autochtones maîtrisant l’anglais. C’est pourquoi, au tournant du XIXe siècle, l’administration coloniale commença à créer des « écoles d’État ». La première d’entre elles fut fondée à Lagos en 1899. Autre paradoxe s’agissant de l’évangélisation, cette école fut créée sous la pression des musulmans de Lagos, qui ne pouvaient du fait de leur religion accéder aux écoles missionnaires et se considéraient donc comme désavantagés.

C’est ainsi que les activités évangélisatrices et éducatives des missions, comme celles des Autorités coloniales britanniques, vont contribuer à façonner les contours politiques du Nigéria moderne. En effet, l’évangélisation du sud du futur État nigérian va contribuer à éduquer d’abord ces populations, notamment efik, ibo et yoruba, et leur donner ainsi un ascendant, au plan éducatif, sur les ethnies musulmanes vivant au nord du fleuve Niger et de la Benoué, qui ne seront colonisées par les Britanniques qu’au tout début du XXe siècle.

L’usage de l’anglais et des langues autochtones dans l’enseignement au Nigéria

La diffusion de l’enseignement de type occidental au Nigéria fut donc à l’origine le fait des missionnaires, qui pensaient que les enfants recevraient une meilleure éducation si celle-ci était faite dans leurs langues maternelles, mais aussi que leur mission d’évangélisation se développerait plus aisément pour les mêmes raisons. C’est pourquoi l’enseignement et l’apprentissage des langues indigènes reçurent une attention toute particulière dès le milieu du XIXe siècle et durant une quarantaine d’années, dans le corpus même de l’éducation formelle de type occidental diffusée au Nigéria.

Mais cette vision « missionnaire » s’opposa progressivement aux besoins du marché de l’emploi des colonies. L’élite coloniale considéra que cette forme d’éducation ne correspondait pas à ses besoins commerciaux, qui nécessitaient la maîtrise de l’anglais. Les gouvernorats coloniaux commencèrent donc dès 1880 à intervenir graduellement dans le contenu de l’enseignement missionnaire, pour accorder à l’enseignement de l’anglais une place plus importante.

Sur la durée, cette politique réussit tant et si bien qu’elle finit par provoquer un basculement sensible des langues indigènes vers l’anglais, la langue du colonisateur. Progressivement, les élèves et leurs parents prirent conscience qu’il était économiquement plus gratifiant d’apprendre l’anglais au lieu des langues indigènes, compte tenu des perspectives d’emploi que la langue anglaise pouvait offrir. Cette conviction est dès lors restée profondément ancrée jusqu’à aujourd’hui. Ce sentiment fut ensuite renforcé par l’obligation de réussir les épreuves d’anglais pour obtenir tous diplôme et certificat d’étude.

Cette hégémonie tacite de la langue anglaise perdura de la fin du XIXe siècle jusqu’après l’indépendance du Nigéria en 1960, les gouvernements successifs du pays durant cette période n’ayant jamais pensé avoir une quelconque obligation de promouvoir les langues traditionnelles, alors qu’à l’inverse ils ont toujours considéré qu’ils devaient encourager la pratique de l’anglais et même forcer les populations à l’apprendre. Mais les réalités sociales de l’époque, comme encore aujourd’hui, ont fait que peu d’enfants arrivaient à l’école parlant anglais, de sorte que l’enseignement devait se faire dans un premier temps au moyen de leurs langues maternelles, jusqu’à ce qu’ils acquièrent un niveau de maîtrise suffisant en anglais. Cette maîtrise de l’anglais n’apparaissait qu’après cinq à six années d’école et c’est à ce niveau scolaire seulement que l’essentiel de l’enseignement des enfants était alors dispensé en anglais. Mais même encore à ce niveau, les langues traditionnelles continuaient d’être enseignées comme matières optionnelles. Ce fut particulièrement le cas pour les langues comme l’efik, l’haoussa, l’ibo et le yorouba qui n’étaient pas réduites, à la différence d’autres langues locales moins usitées, au simple apprentissage de l’écriture, puisque suffisamment d’ouvrages sacrés ou laïcs existaient, comme nous l’avons vu, dans ces langues et permettaient ainsi une bonne pratique de la lecture, favorisant aussi un meilleur enseignement par la suite.

Cette cohabitation des langues traditionnelles et de l’anglais s’est perpétuée sans qu’il ait été nécessaire de légiférer dans ce domaine jusqu’à l’indépendance. L’importance donnée durant toute cette période à l’anglais ne commença à donner lieu à des questionnements qu’à la fin des années 1970.

La naissance de la politique nationale de l’enseignement des langues (NPE) au Nigéria

Une quinzaine d’années après l’indépendance, les élites nigérianes commencèrent à s’interroger sur le bien-fondé de cette importance donnée à l’anglais dans la gestion des affaires politiques comme dans l’éducation. Cette question fut ouvertement évoquée au Parlement fédéral dès 1976, certains élus considérant que l’anglais, qui avait été constitutionnellement adopté comme langue nationale officielle à l’indépendance en 1960, devait être remplacé par l’une des langues traditionnelles du Nigéria, s’inspirant en cela du courant en faveur du « renouveau africain », qui sévissait alors dans certains pays du continent. D’autres élus, s’inquiétant davantage de la difficulté pour la plupart des Nigérians à comprendre l’anglais et à communiquer correctement dans cette langue, considérèrent que des efforts devaient être entrepris pour favoriser l’enseignement des trois grandes langues traditionnelles majoritaires du pays [2], afin qu’elles servent d’alternatives à l’anglais comme supports de communication officiels dans les affaires politiques et commerciales [3].

L’effet général produit par ces suggestions et ces pressions fut un basculement de l’anglais vers les langues traditionnelles, particulièrement au niveau fédéral. En plus du lien évident entre langue et culture, le gouvernement fédéral réalisa l’importance des langues indigènes dans ce qu’elles avaient toujours été, à savoir des vecteurs de communication entre Nigérians et à ce titre un élément fondamental de l’intégration nationale, surtout dans un pays qui cherchait encore à consolider son indépendance [4].

Ainsi, dans un document officiel publié pour la première fois en 1977 et révisé ensuite en 1981, intitulé Politique nationale de l’éducation de la République fédérale du Nigéria (NPE), le gouvernement fédéral déterminait de façon précise, pour l’ensemble du territoire, les règles applicables à l’enseignement des langues au Nigéria [5], dont nous exposons ci-après les grandes lignes.

Durant tout le cycle primaire qui dure six ans, chaque enfant doit étudier deux langues à savoir sa langue maternelle (lorsque celle-ci peut être enseignée [6]) ou une langue indigène de plus grande diffusion dans la région considérée, associée à l’étude obligatoire de l’anglais.

Dans le premier cycle du secondaire qui dure trois ans l’enfant doit étudier trois langues, à savoir les deux suivies en primaire plus l’une des trois langues majoritaires du pays, pourvu que cette troisième langue soit différente de la langue maternelle. Dans le second cycle du secondaire, l’enfant doit de nouveau étudier deux langues au choix, à savoir une langue indigène et l’anglais.

Il convient de noter que le français et l’arabe figurent dans la NPE comme langues optionnelles pour toute la durée du cursus secondaire. Le Nigéria a renouvelé en juin 2000 son engagement de faire du français la seconde langue officielle du pays, au même titre que l’anglais, même si cette décision traduit surtout l’ambition affichée par l’État nigérian de s’intégrer davantage à son environnement régional presque exclusivement francophone, qu’à de réelles opportunités offertes par l’éducation nationale nigériane.

Dans le supérieur, aucune stipulation particulière ne vise la langue d’enseignement. Mais il est évident que les choix linguistiques faits dans le primaire et le secondaire déterminent l’éventail des disciplines d’étude envisageables dans le supérieur.

Au final, la NPE n’a fait que formaliser les usages linguistiques du pays tels qu’ils se sont toujours pratiqués depuis le milieu du XIXe siècle en consacrant lacohabitation de l’anglais avec les langues indigènes. La seule innovation de la NPE résulte dans l’enseignement des trois langues dominantes du pays comme langue obligatoire. La NPE renforce donc indirectement en théorie l’ascendant naturel des trois ethnies majoritaires sur le reste du pays. Dans la pratique, avec l’anglais, seul l’apprentissage de ces trois langues peut être réalisé dans des conditions satisfaisantes sur l’ensemble du territoire du primaire au supérieur. Pour toutes les autres langues, les trois niveaux d’enseignement ne peuvent être assurés du fait de l’absence d’enseignants qualifiés et/ou de matériels pédagogiques adéquats, notamment des livres scolaires et des dictionnaires bilingues indigènes.

De son côté, la Constitution de 1989 stipule simplement que le gouvernement fédéral doit encourager l’enseignement des langues indigènes [7]. La NPE n’est donc pas remise en question.

De fait, aujourd’hui encore, devant les deux Assemblées parlementaires nationales, l’anglais comme les douze langues indigènes précitées peuvent être utilisés durant les débats. Encore faut-il qu’il y ait des interprètes. Dans la pratique quotidienne, les orateurs utilisent surtout l’anglais et les trois langues majoritaires dupays.



Quand apparaît la Pharmacie.
  • la pharmacie dans la culture égyptienne : la pharmacologie dans la société égyptienne est notamment marquée par les papyrus de Berlin (environ 1350 av. J.-C. sous le règne de Ramsès II) et d’Ebers (16e siècle av. J.C), documents majeurs évoquant les différentes pratiques pharmacologiques exercées par les Egyptiens ;

  • la pharmacie dans la culture chinoise : l’origine de la pharmacologie dans la société chinoise est marquée par Shennong, personnage de la mythologie chinoise et précurseurs des recherches ayant abouti à l’édification de divers traités médicaux ;

  • la pharmacie en Mésopotamie : la médecine reposait principalement sur des procédés et des incantations magiques, les remèdes étant des amulettes ou des cérémonies. Cependant, certains remèdes à base de vin de dattes ou de chair de serpents étaient également utilisés ;

  • la pharmacie dans la culture perse : société prospère dans l’Antiquité, la Perse attirait bon nombre d’autres civilisations ce qui a permis de collecter et de mélanger différentes pratiques pharmacologiques avec la Grèce ou l’Inde notamment.

La pharmacie dans la culture gréco-romaine 

C’est en Grèce que la science et par conséquent la médecine et la pharmacie s’épanouissent même si comme dans toutes les civilisations, les remèdes étaient tout d’abord une affaire religieuse. Les Dieux étaient en effet des guérisseurs et des prescripteurs. 

Petit à petit, la science a fait place grâce à des savants tels que Pythagore ou Thalès. Ce sont néanmoins les travaux de Hippocrate qui apportent une vraie méthode scientifique à la pratique médicale et pharmacologique reposant sur :

  • la natura medicatrix : la nature guérit, la médecine l’accompagne ;

  • les 4 humeurs : (sang, flegme, bile jaune et bile noire) ;

  • les remèdes sur le principe des contraires(bains, saignée, cholagogues, diurétique, purge, régime alimentaire).

La médecine hippocratique évolue ensuite grâce à Galien (131-200 apr. J.-C.) amateur de pharmacologie qui entreprit de réunir les écrits de ses prédécesseurs qu’il simplifia. Il contribua alors massivement au développement de la pharmacologie en Occident.

La pharmacie au Moyen-Age

Le Moyen-à‚ge est marqué par certaines maladies comme la peste, la lèpre, le typhus, la variole ou encore le paludisme. L’époque est en effet caractérisée par ses épidémies, son hygiène défaillante ou encore la malnutrition. La médecine doit alors évoluer parallèlement. 

Le savoir médical se transmet peu à peu grâce des écoles et des universités, mais l’inefficacité thérapeutique fait naître deux mouvements médicaux : la médecine officielle (Hippocrate, Galien) dispensée dans les écoles et la médecine populaire représentée par les guérisseurs et les charlatans (sujet développé dans le Malade Imaginaire de Molière).

C’est durant le Moyen-à‚ge que le médecin abandonne la confection des remèdes à l’apothicaire. Le médecin diagnostique et soigne tandis que l’apothicaire confectionne les médicaments en suivant les prescriptions données par le médecin. 

La profession d’apothicaire commence à être davantage encadrée et surveillée afin de s’assurer que les remèdes ne soient pas des poisons ou des falsifications de remèdes appelés  » qui pro quo « .


La pharmacie à la Renaissance

La transmission des remèdes de médicament devient plus claire avec l’invention de l’imprimeriequi permettra de créer des livres recueillant les différentes recettes et pratiques beaucoup plus clairement. La profession pharmacologique évolue notamment avec l’apparition de communautés. Les apothicaires sont à l’époque réunis avec les épiciers. 

L’inefficacité des remèdes au Moyen-Age laisse place à l’alchimie héritée du monde arabe, mélange de chimie et de croyances spirituelles. C’est lors de la Renaissance que l’alchimie prend son importance notamment avec Paracelse (1493-1541). A contrecourant du galénisme qu’il juge inefficace, il contribuera à simplifier les procédés pharmacologiques et à supprimer bon nombre de remèdes inefficaces. Van Halmont (1577-1644) prendra sa suite afin de clôturer l’alchimie et de laisser place à la chimie scientifique.

L’alchimie reste néanmoins l’un des soubassements de ce que deviendra la pharmacie. Elle a en effet permis de léguer des apports essentiels à la science comme l’expérimentation ou encore l’usage du laboratoire et de ses instruments.




Vers la pharmacie moderne

Il faudra attendre la déclaration du 25 avril 1777 par l’Académie nationale de Pharmacie pour que les apothicaires ne soient plus confondus avec les épiciers. Le terme de pharmacien est préféré à celui d’apothicaire.

Les croyances religieuses et dogmatiques sont peu à peu abandonnées au profit de la science. La chimie devient la science pivot de la pharmacie. Le XVIIIe et le XIXe siècle marque l’essor de la recherche pharmaceutique des apothicaires tels que Rouelle, Valmont de Bomare ou encore Baumé en France.



La recherche pharmaceutique grâce à la chimie évolue et s’améliore. La chimie dite pneumatique apparaît avec Lavoisier à la fin du XVIIIe siècle et est le point de départ de la chimie moderne. La chimie minérale se développe tout comme l’étude des produits organiques offrant de précieux résultats comme le principe actif sous la forme d’alcaloà¯des qui simplifieront la médecine.

Peu à peu, les recherches pharmaceutiques portent leurs fruits et amènent à découvrir de nouveaux produits organiques permettant de mieux soigner et d’améliorer la santé. Les nouveaux savoirs sont enseignés à de nouveaux pharmaciens à la faculté, en formation ou encore à l’école. Les recherches pharmaceutiques et scientifiques de Pasteuramènent quant à elle les vaccins qui deviendront essentiels à notre santé. La formation à l’école ou en faculté médicale permet de former de nouveaux pharmaciens chercheurs.


L’officine de pharmacie c’est-à -dire le lieu où la vente de médicaments se réalise aujourd’hui dans notre société moderne doit son héritage à tous ces siècles d’histoire, d’expérimentations et de recherches. Encore aujourd’hui, l’histoire marque la profession pharmaceutique : le serment de Galienest prononcé par chaque pharmacien pour pouvoir adhérer à l’Ordre des pharmaciens tel le serment de Hippocrate pour les médecins.


Le serment de Galienest

En aucun cas, je ne consentirai à utiliser mes connaissances et mon état pour corrompre les mœurs et favoriser des actes criminels. Que les Hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert(e) d'opprobre et méprisé(e) de mes confrères si j'y manque.


Homosexualité et hypocrisie d' hypnose des hybrides sous l' industries pharmaceutiques qui ouvre une porte par le serment d' hippocrat acte traditionnel sans valeur juridique mais prononcé quand même.

SERMENT D’HIPPOCRATE

Je jure par Apollon, médecin, par Esculape, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l’engagement suivant :

« Je mettrai mon maître de médecin au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s’ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part des préceptes, des leçons orales et du reste de l’enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre. Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice.

« Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif, je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l’opération de la taille. Dans quelque maison que j’entre, j’y entrerai pour l’utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves. Quoi que je voie ou entende dans la société pendant l’exercice ou même hors de l’exercice de ma profession, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas.

« Si je remplis ce serment sans l’enfreindre, qu’il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes ; si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire. »

Source : texte grec ancien, autour du 4e siècle avant J.-C. Traduit par Émile Littré, 1819-1861








 
 
 

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