Orion
- Jeremie Daniel

- 9 déc. 2023
- 2 min de lecture
Orion (« le Chasseur ») est une constellation située quasiment sur l'équateur céleste.
Nomenclature, histoire et mythologie
En Mésopotamie
Le figure qui deviendra Ωρίων chez les Grecs est une création mésopotamienne. Nous avons dans un texte du début du 2e millénaire av. è. c. le nom Šitadallu (ši-ta-da-ru), soit « le Géant », dans une liste de dieux de la nuit qui correspond à Alpha Orionis. Dans les textes postérieurs, notamment dans les Séries MUL.APIN, le premier traité d'astronomie mésopotamienne, découvert à Ninive dans la bibliothèque d'Assurbanipal et datant au plus tard de 627 av. è. c., cette étoile est nommée nommée SIPA.ZI.AN.NA = Rē’û but Šamê, « le Fidèle Berger d’Anu ».
Déjà à cette époque, soit au début du 1ermillénaire av. è. c., le ciel est contexturé en constellations, c’est-à-dire que les étoiles nouvellement nommées sont désignées par leur place dans la figure céleste qui porte désormais le nom de l’étoile première, en l'occurrence mul. SIPA.ZI.AN.NA, et d’autres étoiles viennent s’y intégrer. Nous avons ainsi mul.AGA SIPA.ZI.AN.NA, soit « la Couronne du Fidèle Berger d’Anu » (λ Ori) et mul.ŠU ZAG mul.SIPA.ZI.AN.NA « la Main droite du Fidèle Berger d’Anu » (ν Ori) dans le Catalogue de Delbanna, et [EGIR]-ú šá mul.SIPA.ZI.AN.NA, soit « Arrière du Fidèle Berger d’Anu », pour κ Ori dans La Table des cordons (BM 78161).
Le nom de la figure d’Ωρίων est connu des Grecs au moins depuis Homère (VIIIes. av. è. c.), tant avec l’Iliade, que l’Odyssée, puis, au siècle suivant, avec les Travaux et les jours d’Hésiode,.
Dans sa Μαθηματική σύνταξις, Ptolémée donne les indications de positions suivantes pour les étoiles déjà examinées dans le ciel mésopotamien : 1. (λ Ori) : O ἑν tῇ κεφαγῇ… (…dans la tête…) ; 2. (α Ori) : O ἑπἱ τοῦ δεξιοῦ ὤμον… (…sur l’épaule droite) ; 7. (ν Ori) : Toῦ ἑν τῷ δεξιοῷ άκροχείρῳ… (…au bout de la main droite) ; et 37. (κ Ori) : O ὑπὁ τὁ δεξιὁν…γόνυ (…sous le genou droit ).
Les Égyptiens
Les Égyptiens de l'Antiquité attachaient une grande importance au lever de l’étoile Sopdet, qui correspond à Sirius, qui annonçait la crue du Nil. Ils pouvaient se préparer à cet événement crucial pour la vie de leur pays dès qu’apparaissaient les étoiles du Baudrier d’Orion, nommées Sah, « l’Homme qui marche », et dont le corps complet occupe la partie australe de l’Ωρίων des Grecs et la constellation de Λαγωός, le « Lièvre ». Il n’y a par conséquent aucune surprise dans le fait que le couple de dieux correspondant à ces étoiles, à savoir Isis and Osiris, occupent une place centrale dans la mythologie égyptienne'.
Chez les Hébreux
Cette constellation est nommée כסיל Kesil à trois reprises dans la Bible, à l’occasion de des listes de figures célestes: dans Job 9 :9 (Il a créé… Kesil), Job 38 :31 (pourrais-tu relâcher les chaînes de Kesil ?) et Amos 5 : 8 (Il a fait Kīma [les Pléiades] et Kesil). Le nom signifie littéralement « fou, imbécile » et bien que cette qualité soit peu valorisante, il est difficile de mettre ce nom en rapport avec כִּסְלֵו Kislev, le nom du neuvième mois du calendrier hébreu (c'est-à-dire novembre-décembre), car ce dernier vient de l’akkadien kislīmu.








Commentaires